
Voilà, en tout cas la lecture « fondamentaliste » que fait le philosophe français. Lecture
fautive. Ce que l'on peut reprocher à Onfray, c'est qu'il lit l'Évangile au
pied de la lettre, tout comme les fondamentalistes issus du Protestantisme. Pour lire les Évangiles, il
faut se faire une idée générale de Jésus, de sa mission, de ses fins. C'est le
noyau central. Pour l'Église catholique, c'est le message d'amour, de pardon et
de libération et, bien sûr, de résurrection, qui domine. Une fois ce noyau
central constitué, on cherche ensuite à expliquer des passages ou des points de
l'enseignement de Jésus qui paraissent entrer en conflit avec le noyau central
de l'enseignement de l'Église. Onfray n'adhère absolument pas à ce noyau
central. Au contraire, pour lui, le noyau central des Évangiles, c'est la mort et le
malheur insidieux qui aliènent l'homme. On peut comprendre que le passage de
Luc 19 27 corrobore sa « lecture ». Voyez-vous comment ce qu'on lit est
déterminé par nos croyances ? Le chrétien catholique cherche à comprendre
l'évangile selon le mot de saint Augustin : fides quaerens intellectum qui,
lui-même, reprend le mot du prophète Ésaie (7, 9 ) : « Si vous ne croyez pas, vous
ne comprendrez pas. » Puisque Onfray ne croit en rien des Évangiles, il va de soi qu'il n'y comprend rien.