jeudi 28 juin 2012

MARTIN BLAIS. PHILOSOPHE QUÉBÉCOIS ÉMÉRITE

Je lis avec ravissement L'oeil de Caïn. Essai sur la justice de celui que je tiens pour le plus grand des philosophes québécois, Martin Blais (1924- ). Son malheur, c'est d'être néo-thomiste. Sa vie de philosophe constitue toutefois un pied de nez à Lord Russell qui ne tenait pas Thomas d'Aquin comme un philosophe (voir Histoire de la philosophie occidentale, Deuxième livre, 2e partie, XIII). Pourtant, jamais dans l'oeuvre de Blais on ne sent le poids monumental de l'Aquinate ainsi que le Magistère de l'Église. Thomas d'Aquin est présenté comme un penseur de  premier ordre qui, encore aujourd'hui, et malgré le discrédit dans lequel est tombé le catholicisme, alimente nos réflexions sur des points litigieux de l'heure. L'équivalent anglais est sans doute Herbert Macbabe qui, lui, à la différence de Blais, fut dominicain comme l'Aquinate et théologien. On lui doit enttre autres: On Aquinas (Continuum, 2008), God Matters (Continuum, 1987), God ans Evil (Continuum, 2010). Ceux et celles qui connaissent la philosophie anglophone apprécieront les liens que le dominicain britannique n'hésite pas à établir entre Thomas d'Aquin et des philosophes contemporains dont Wittgenstein, les époux Elizabeth Anscombe et Peter Thomas Geach, deux catholiques et thomistes. Il ne faudrait pas omettre de mentionner le petit ouvrage du Français, Roger Pouivet, Après Wittgenstein, saint Thomas (PUF, 1997). En anglais, Sir Anthony Kenny, qui a d'abord étudié à Rome pour devenir prêtre, a publié de nombreux ouvrages autour de la pensée thomasienne, dont Aquinas on Mind (Routledge, 1993). Mentionnons pour terminer,  l'étude d'introduction d'Edward Feser, Aquinas (Oxford, 2009), ainsi que celle de Brian Davies, un dominicain lui aussi,  Aquinas. An Introduction (Continuum, 2002).
Non, décidément Bertrand Russell ne fut pas inspiré en écrivant que saint Thomas d'Aquin n'était pas philosophe. Plusieurs sont venus par la suite corriger la bourde de Lord Russell. L'oeuvre de Martin Blais demeure préciseuse car il est le premier québécois à rendre accessible à monsieur-et-madame-tout-le-monde la pensée philosophique qui domina le monde occidentale jusqu'aux Lumières. Écrivain sans émule, Blais a l'art de montrer l'actualité de la pensée du «saint».

mardi 26 juin 2012

FOGLIA TAPE DANS LE MILLE!

À lire en lettres de feu: «Ai-je rêvé ou le thème de l'accessibilité à des études supérieures n'a été considéré que sous l'angle économique? L'angle académique? Je n'ai entendu aucun des trois leaders étudiants constater et déplorer que n'importe qui peut maintenant accéder à l'université sans avoir lu un foutu livre. Sans être capable de saisir une phrase à deux étages. Ça semble ne déranger personne.» (La Presse, 25 juin)

Et vlan!

Peut-on mieux dire les visées de Profs pour l'éducation! Merci Foglia!

lundi 25 juin 2012

GUY A. LEPAGE PROFITE DE LA FÊTE NATIONALE POUR FAIRE DE LA PROPAGANDE POLITIQUE

Guy A. Lepage s'est permis lors du spectacle de la Fête nationale à Montréal de mousser ses opinions politiques et ce, aux frais des contribuables. Pour la démocratie, on repassera. On l'a vu commencer le concert en frappant sur sa casserole. Le DGE devrait le sanctinonner. Bien sûr, Guy A. Lepage est un citoyen du Québec et il a parfaitement droit à ses opinions. Toutefois, quand des artistes de son envergure prennent ouvertement position dans le conflit étudiant - qui n'a qu'un lien indirect avec la Fête nationale qui célèbre principalement le fait français et la culture québécoise -, on imagine bien que les profs entre autres puissent se sentir justifier eux aussi de faire entorse à leur devoir de réserve. Pourtant, ces mêmes personnes militent farouchement contre tout endoctrinement. N'a-t-on jamais dit qu'au pays des bornes, tous les aveugles sont rois? Consternant.
Bien sûr, il nous répliquera que les jeunes font face à un gouvernement honni des étudiants contestataires. Il est en effet de bon ton de prendre la défense des jeunes. Ça fait dans le populisme.  Quand on s'adresse à tout le peuple québécois, ça devient inexcusable et condamnable.