mardi 9 novembre 2010

SUS À L'INFÂME ! Compte rendu de lecture: Contre Harper. Bref traité philosophique sur la révolution conservatrice par Christian Nadeau (Boréal, 2010)

To criticize popular taste is to invite the charge of élitisme, and to defend distinctions of value – between the virtuous and the vicious, the beautiful and the ugly, the sacred and the profane, the true and the false – is to offend against the only value-judgement that is widely accepted, the judgement that judgements are wrong.

Roger Scruton, Philosophy: Principles and Problems (Continuum, 1996. p. 12)


À lire l’essai du professeur Christian Nadeau, on se prend à se demander si les «libéraux», au sens large, philosophique, du terme, ne seraient pas plutôt de véritables conservateurs. Par ailleurs,  l’oxymore de «révolution conservatrice» dans le sous-titre de l’ouvrage a de quoi laisser perplexe.

Il faut préciser au départ les camps politiques en litige. En philosophie politique, «libéraux» et «conservateurs» désignent deux membres d’une même grande famille, le libéralisme politique, qui ne partagent pas les mêmes vues sur la place de l’État dans la vie sociale ainsi que son rôle. Comme le dit Nadeau, alors que les libéraux souhaitent une intervention importante de l’État, les conservateurs veulent «limiter au strict nécessaire le contrôle de l’État» (p. 14).

La définition précédente est sommaire, voire incomplète, car le conservatisme porte son nom en raison de son opposition sytématique à toute forme de changements, de réformes, et encore plus à toute forme révolution dans les institutions politiques.

Or, selon l’analyse que fait Nadeau des visées du parti conservateur canadien dirigé par Stephen Harper, les conservateurs seraient, au contraire, en train de saper «lentement mais sûrement… les institutions du pays pour s’assurer la plus grande marge de manœuvre dans le domaine de la liberté citoyenne et de la sécurité, de la liberté de conscience et de la justice sociale…» (p. 16). D’où l’impression, qu’au fond, les véritables conservateurs, ce sont les libéraux pour qui l’auteur n’hésite pas à prendre fait et cause. Donc, toujours selon l’auteur, les conservateurs de Stephen Harper seraient en réalité des «réformistes» des institutions politiques canadiennes. Et l’auteur de déchirer sa chemise: «Nous sommes indignés, car nous voyons dans leurs actions une entreprise réfléchie et très bien organisée contre la justice et la démocratie telles que nous avons conçues jusqu’ici.» (p. 21)

Nadeau n’y va pas de main morte puisque, selon son analyse, le parti conservateur constituerait rien de moins qu'un nouveau Léviathan : «Stephen Harper et les conservateurs ont une conception hobbesienne de la politique» (p. 39). L’auteur établit sa thèse en accumulant bon nombre d’actions politiques troublantes et consternantes du gouvernement Harper. De fait, le gouvernement conservateur apparaît tel un rouleau compresseur, laminant la vie démocratique canadienne. Sur ce point, je partage les vues de l’auteur. Il convient, cependant, de toujours manipuler avec circonspection de le sophisme de la pente fatale, car, de dire que l'élection du parti conservateur conduit tout droit à la sombre perspective d'un État Big Brother, paraît nettement exagérée.

Je salue aussi le but de l’ouvrage qui se veut un exercice de philosophie politique appliquée (p. 10). Il est primordial que les philosophes se fassent entendre dans les affaires de la cité. L’essai de Nadeau demeure, à cet égard, un modèle du genre. On attend vivement d'autres essais de l'auteur sur des questions d'actualité.

Cela dit, je ne partage pas du tout les vues «libérales» de Christian Nadeau. Longtemps, j’ai cru à tort que je fus un bon libéral, partisan de Rawls. Ceux et celles qui ont la hardiesse de lire mon blogue savent que je défends désormais une position résolument antilibérale; que le libéralisme politique de Rawls constitue mon ennemi déclaré. Peut-être que le vocable de «conservatisme» me convient-il. Je n’en sais rien. En tout cas, si le conservatisme constitue une forme de libéralisme «de droite», je ne suis pas conservateur, car je rejette le libéralisme, point à ligne, qu’il soit de «droite» ou de «gauche», voire de «centre-droite-ou-de-gauche». Ce qui est certain, c’est que je me réclame de la pensée politique d’Aristote que l'on peut qualifier de «conservatisme». Le philosophe américain de la politique, Michael J. Sandel, dans son dernier ouvrage Justice. What’s the Right Thing to Do? (Farrar, Straus and Giroux, 2009) - dont j’ai fait le compte-rendu ici - me paraît tracer la voie à suivre. Enfin, je mentionne Roger Scruton qui dans, A Political Philosophy. Arguments for Conservatism (Continuum, 2007), va dans le même sens. Je serais enclin à définir le conservatisme en inversant la formule que Rawls a donné de l'essence du libéralisme: la priorité du juste sur le bien. Si être «conservateur», c'est adhérer au principe voulant que le bien ait priorité sur le juste, alors j'en suis.

Ce qui horripile au plus haut point Nadeau, c’est qu’avec les conservateurs canadiens «Il n’y alors plus de place pour le pluralisme : les différences d’opinion sont découragées par ceux-là mêmes qui doivent les protéger.» (p. 23). En effet, pour un libéral, les principes de pluralisme et de neutralité en matière d’opinions morales sont sacro-saints. Aussi, un État libéral, qu’il soit gouverné par les libéraux ou les conservateurs, voire par les néo-démocrates, doit rester neutre sur toute question de nature morale. L’indignation de Nadeau vient de ce que l’interventionnisme du gouvernement Harper soit «fondée largement sur une morale, ou sur une conception de la vie bonne…» (p. 28). Voilà le cœur vibrant qui anime tout l’essai de Nadeau car, ici, le conservatisme à la Harper pique droit au coeur du libéralisme. 

Les premières phrases de Contre Harper évoquent l'indignation qui est à la source de l'essai:

Comme bon nombre de gens vivants au Canada, j’ai honte du gouvernement actuel. J’ai honte, et je suis consterné par toutes les actions qui ont été commises en notre nom et qui continueront de l’être. Je n’ai jamais eu la fibre patriotique, mais jusqu’à nouvel ordre je dispose d’un passeport canadien et je paye mes impôts à l’État canadien. (p. 9)

En dépit de l'indignation, ce qu’on remarque dans cette ouverture, c’est le caractère «formel», détaché, désengagé pour ainsi dire, à l’égard du pays. Le libéral, en effet, définit son identité par son adhésion à des institutions politiques démocratiques, point à la ligne. La fibre patriotique et autres flonflons du genre ne l’intéressent guère. Comment pourrait-il en être autrement, puisque ce sont là des «valeurs» touchant la vie bonne; cela en effet ne concerne absolument pas l'auteur en tant que citoyen libéral. C’est le «moi politique» qui parle, le seul en réalité qui ait de l’importance aux yeux d'un citoyen libéral. Aussi, l'auteur ne comprend pas comment on puisse vouloir mêler politique et moralité, comme le souhaite vivement les conservateurs. C’est proprement scandaleux! clame-t-il haut et fort.

À l’entendre, toutefois, lui qui appelle de ses vœux la neutralité, on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’est en aucune façon neutre. C’est pourquoi l’accusation de parti-pris moral lui revient comme un boomerang en pleine figure, et il s’en étonne avec stupéfaction.

Concernant la fameuse neutralité libérale, je voudrais terminer en montrant qu’elle est un leurre au moyen de deux exemples. (Pour d’autres exemples, je renvoie le lecteur à l’ouvrage cité de Michael Sandel.)

Prenons le cas du mariage de conjoints de même sexe. On ne peut pas juger du mariage homosexuel sans se prononcer sur ce qu’est le but ou la finalité du mariage. Le débat concernant le mariage gai est fondamentalement un débat de nature morale quant à savoir si les unions gaies et lesbiennes méritent la même reconnaissance étatique que le mariage hétérosexuel. La question morale est donc celle de savoir si le mariage homosexuel mérite la reconnaissance honorifique que l’État confère au mariage hétérosexuel.

Les libéraux, évidemment, contournent la question faisant valoir qu’il ne s’agit pas de se prononcer sur le sens ou la finalité du mariage, mais de juger si les droits des personnes en cause sont lésés. En interdisant le mariage de conjoints de même sexe, l’État semble exercer de la discrimination envers certains de ses citoyens. Leurs droits à l’égalité devant la loi et celui de la liberté de choix paraissent en effet brimés. En somme, les gens devraient avoir le droit de se marier avec qui ils veulent.

À bien y réfléchir, toutefois, ce raisonnement n’est pas valable. De la prémisse disant que les gens doivent exercer leur autonomie et leur libre choix, on ne peut conclure de manière suffisante qu’ils devraient se marier avec qui ils veulent. À ce compte, en effet, on pourrait tout aussi bien admettre que les gens peuvent se marier avec plusieurs conjoints ou même avec des membres de leur propre famille, ou encore avec des animaux, voire des végétaux ou des minéraux, dans la mesure où il ne s’agit que d’exercer leur libre choix.

La question morale demeure donc entière: le mariage homosexuel est-il légitime, ce type d’union mérite-t-il la reconnaissance de l’État ? Pour se sortir de cette impasse, le libéral invoque l’idée que le mariage est une institution qui change en fonction des temps et des lieux. Ils en appellent donc au relativisme moral. Pas étonnant que les conservateurs accusent les libéraux de «relativisme». Les libéraux font valoir que le mariage peut aussi être envisagé comme un engagement de fidélité entre deux partenaires – homosexuels ou hétérosexuels, peu importe. Or, notons-le bien, par ce type de raisonnement, le libéral prend au fond position sur la finalité ou le but du mariage, c’est-à-dire qu’il sort de sa neutralité apparente pour affirmer la légitimité morale du mariage homosexuel.

Pour terminer, considérons le nouveau cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR). Ce cours origine du Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école. Encore là, on pose que l’éducation publique doit respecter les droits de la personne, notamment l’égalité fondamentale des citoyens et citoyennes devant la liberté de conscience et de religion. La conclusion du dit Rapport coule, semble-t-il, de source: l’État doit s’abstenir de prendre position en faveur ou en défaveur de l’une ou l’autre des religions il ne doit pas favoriser l’enseignement d’une quelconque confession religieuse.

Encore une fois, notons-le, nous sommes devant une question morale que contourne pourtant le libéral en se rabattant sur la fameuse neutralité de l’État. Mais il n’échappe pas à la question morale touchant la finalité de l’éducation religieuse publique. En proposant que l’école n’enseigne pas des croyances religieuses mais uniquement des connaissances religieuses, sans engagement ni du professeur ni des élèves, l’État libéral quitte sa neutralité apparente établissant en bout de piste la finalité de cet type d’enseignement. La forme austère et rigoureuse du Rapport Proulx laisse croire qu’il s’agit d’une décision objective établie sur la base de règles de l’art, et qu’aucune position morale n’est adoptée. Toute baigne dans la neutralité la plus trompeuse. Aussi, au nom de l’absolue égalité de tous devant la loi, depuis septembre 2008, tous les jeunes du Québec doivent suivre les cours ECR.

Quelle est la position morale adoptée par le rapport Proulx ? - Que la finalité de l'éducation religieuse doive respecter le droit à la liberté de croyance et de conscience des jeunes. En somme, un autre but à l'éducation religieuse, autre que celui de l'éducation à la foi, est imposé sur la base du droit à la liberté de conscience et de croyance. De sorte que, l'éducation à la foi n'est désormais plus souhaitable. Voilà bien un jugement moral! Adieu neutralité!


Il faudrait désormais faire figurer le type de raisonnement libéral parmi la liste des sophismes. Je propose le vocable de «sophisme libéral» pour désigner ce type de raisonnement fallacieux.

Comme aimait dire Voltaire, dans le mot célèbre qu'on lui attribue: je ne crois pas un mot de ce que vous dites, mais je ferai tout en mon pouvoir pour que vous puissiez l'exprimer. C'est la profession de foi libérale. À strictement parler, le libéral fait voeu de respecter la liberté de conscience de chacun, pas leurs croyances. Il ne respecte pas la religion, seulement le choix de la personne en matière de religion. En effet, pour le libéral, la capacité de choisir définit ce qu'est la personne humaine. C'est pourquoi le libéral pense que la valeur de vérité de la croyance du croyant doit être mise entre parenthèses. Au contraire, la vérité de sa croyance est centrale pour le croyant car, sans elle, la croyance perd tout intérêt. C'est comme dire je crois en la souveraineté du Québec mais jamais le Québec ne sera souverain; ou encore, je crois en la résurrection après la mort, mais ce n'est qu'une croyance parmi d'autres tout aussi (ou peu) valables les unes que les autres. Comme disent les philosophes analytiques, croire que p implique que je crois que p est vrai. Étranglé par le souci de neutralité, le libéral occulte cette vérité logique élémentaire.

Au fond, l'infâme qu'il faut décrier, c'est tout autant le conservateur que le libéral.

5 commentaires:

  1. Jean-Pierre Proulx10 novembre 2010 à 15:15

    M. Nadeau,
    Commentant le rapport Proux, vous écrivez:
    "De sorte que, l'éducation à la foi n'est désormais plus souhaitable."

    Pour rendre plus justement la pensée du rapport, il aurait fallu ajouter:
    1- dans le cadre de l'école publique;
    2- et dans la mesure où l'éducation de la foi est le privilège de certaines religions, comme c'était le cas avant 2008.

    Pour une plus ample discussion de cette position, voir les pages 203 à 205 du rapport.
    Bien vôtre, JPP

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  2. Jean-Pierre Proulx10 novembre 2010 à 22:46

    J'ai cru que le commentaire était de M. Nadeau.

    J'ignore qui est son auteur!

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  3. Bonjour,
    Permettez-moi d'exprimer un point de vue différent.
    A mes yeux, en enseignant avec autant de détails « des connaissances religieuses » relatives à 6 ou 7 religions, le cours d'ECR favorise, par comparaison et de manière hypocrite, la religion catholique. Même abordée intellectuellement, la religion est une affaire privée dont la place est au sein de la famille et dans les lieux de culte. Pas à l'école, dont la vocation n'est pas de prolonger les influences religieuses familiales, mais de « faire des adultes » autonomes et responsables, bien adaptés au monde actuel, en évolution philosophique et culturelle constante. La religion ne devrait dès lors être évoquée à l'école que lors d'un cours d'histoire ou de philosophie, parce qu'un minimum de culture religieuse, notamment artistique, fait partie de la culture générale.

    Certes, les parents ont, légitimement et légalement, le droit d'imposer leur croyance religieuse à leurs enfants, mais j'estime que cette influence est unilatérale, et donc exclusive et communautariste. Elle doit donc être compensée par l'école, au nom de « l'intérêt supérieur de l'enfant » dont la future liberté de pensée doit être préservée, et en celui de la nécessité d'une éducation à une citoyenneté responsable.
    Or actuellement, aussi bien au Québec qu'en France, en Belgique, etc., la « liberté de conscience  et de religion », inscrite dans une Charte ou dans la Constitution, est considérée comme étant effective, alors que, selon moi, elle n'est que symbolique et un « voeu pieux », une déclaration d'intention destinée à se donner bonne conscience.

    Un Etat véritablement neutre devrait donc, à mon sens, favoriser l' émergence de cette liberté.
    C'est pourquoi, je pense qu'il faudrait s'orienter, tôt ou tard et dans tous les pays démocratiques, vers un système éducatif réellement pluraliste qui offrirait une information minimale, progressive, non prosélyte et aussi objective que possible, à la fois sur le « fait religieux » (les différentes options religieuses, sans occulter la soumission imposée à des degrés divers par toutes les religions) ET sur le « fait laïque » (les différentes options laïques, fondées sur l'autonomie, le libre examen, la liberté de pensée, l'humanisme laïque, ses valeurs «universalisables», la spiritualité laïque, etc.).

    Cela réduirait aussi les inégalités socioculturelles des familles, préjudiciables aux enfants « défavorisés », et inciterait peut-être les parents croyants traditionalistes à s'interroger quant à leur responsabilité morale. En effet, la croyance religieuse, imposée dès l'enfance de manière affective, laisse des traces indélébiles dans le cerveau émotionnel, ce qui anesthésie, à des degrés divers, le libre arbitre ultérieur..
    Le « droit à la liberté de conscience et de croyance » n'a de sens, à mes yeux, qu'à la condition de pouvoir découvrir, et éventuellement choisir, les alternatives laïques, actuellement occultées par les religions, hélas avec la complicité de la Belle Province, puisque, comble de malhonnêteté intellectuelle, même la mention de l'athéisme a, paraît-il,été supprimée du cours d'ECR !

    Merci de m'expliquer en quoi mon point de vue, que je ne prétends pas être pertinent, vous paraît erroné, ou devrait être nuancé.

    Michel THYS,
    à Waterloo (en Belgique).
    http://michel.thys.over-blog.org

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  4. Monsieur Laberge,

    Mesurez-vous bien toutes les implications concrètes de votre «principe» antilibéral ?

    Je précise que je ne crois pas que la «neutralité» soit la soupe magique tous azimuts. Par exemple, je suis sensible à certaines remarques de Sandel ou de Charles Taylor au sujet des liens entre langue et culture. Faire de la langue qu’un instrument, en la coupant de la culture et en l’abordant avec «neutralité», c’est faire fi des liens entre langage et pensée et culture.

    Cette nuance étant dite, ce que je déplore, c’est votre promotion d’un antilibéralisme étatique tous azimuts. On peut apprécier, à juste titre il me semble, l’apport de la pensée *morale* d’Aristote pour la formation *individuelle* de la personne et de ses rapports avec l’eudémonisme. Mais c’est une autre chose de se réclamer d’Aristote en pensée sociale et politique !

    Très concrètement, votre apologie de l’antilibéralisme étatique, s’il devait être concrétisé, devrait qu’on le veille ou non se traduire par un mariage de l’État et de la Religion. Que ce soit un mariage de l’État québécois avec l’Église catholique ou encore quelque chose d’analogue à ce que l’on retrouve dans tant de pays non-occidentaux. À tout le moins, ceci appel à une nouvelle religion d’État, au sens fort de «religion».

    Comprenez-moi bien, je ne dis pas que la religion est un mal absolu socialement. Le Québec ne serait pas ce qu’il est sans l’apport des communautés religieuses (et leur abnégation, et leur bénévolat – ne l’oublions jamais!), notamment et surtout en santé et en éducation. Mais le mariage de l’État et de la Religion est aussi un carcan arbitraire à bien des égards. Il y en a tant qui ont déjà bu la cigüe, ne serait-ce que métaphoriquement, pour ne soi-disant pas croire dans les dieux de la Cité.

    À ce titre, je trouve parlant que tant de «néoconservateurs» qui se réclament d’un antilibéralisme sont aussi très souvent partisans des thèses «autoréalisatrices» du «choc des civilisations» ou des «cultural wars».

    N’est-ce pas là matière à réflexion, plutôt que de trop facilement assimiler «respect d’un pluralisme» à un «relativisme» ?

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