mardi 10 août 2010

L’ÉDUCATION LIBÉRALE : UN PIÈGE À CONS. À propos de : Liberté religieuse et liberté de choix par Georges Leroux*

Dessin de Michel Lauzière, Dictionnaire inutile
Lors d’une intervention à un colloque ayant pour thème la liberté, Georges Leroux a livré un texte remarquable. À tout prendre, son intervention est de loin supérieure sur le plan argumentatif à son petit ouvrage (Fides, 2007) prenant la défense du programme contesté d’Éthique et de culture religieuse (ECR). Contesté, le nouveau programme, en vigueur depuis septembre 2008 dans nos écoles, l’est sur plusieurs fronts à la fois. Entre autres, des parents mécontents, réclamant la liberté de choix en éducation, se sont regroupés sous l’égide de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ). Ils ont porté leur cause devant les tribunaux en demandant que leurs enfants soient exemptés du cours ECR. La CLÉ réclame entre autres choses

1. Le ré-enchâssement à l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne d’une clause qui spécifie que les programmes scolaires doivent respecter les croyances et convictions des parents dans les institutions d’enseignement.

2. L’ajout de l’article 41 à la liste de ceux auxquels on ne peut déroger, en vertu de l'article 52 de la dite Charte.

3. La modification de la loi 95 afin que soit redonnée aux parents la liberté de choisir pour leurs enfants un enseignement moral ou religieux à l’école, en accord avec à leurs croyances et leurs convictions.

4. Que tout cours d’éthique et culture religieuse soit optionnel. (Voir http://coalition-cle.org/lacle.php)

Évidemment, Leroux plaide pour le rejet de ces demandes. Le Québec, argue-t-il, poursuit un lent processus d’épuration menant à un système d’éducation libérale, non-confessionnelle, où la neutralité quant à l’enseignement des valeurs et des croyances religieuses doit être absolue. Le retour en arrière paraît inconcevable. Par ailleurs, ce processus d’épuration, menant à la neutralité absolue se fonde, selon Leroux, sur deux grands principes : le principe d’égalité et celui de la priorité du bien commun. (On peut contester la compatibilité de ces deux principes, le premier étant de nature «déontologique», l’autre «conséquentialiste»).

Au fond, plaide Leroux, la déconfessionnalisation, la nouvelle mouture de l’article 41 par la loi 95, ainsi que la mise en place d’ECR, s’inscrivent dans ce long processus menant à une éducation libérale pleine et entière visant essentiellement à protéger les minorités de l’endoctrinement et de la discrimination exercée par la majorité. Voilà, en gros, l’argumentaire de Leroux.

Dans ce contexte, le remplacement de l’article 41 par sa reformulation dans la loi 95 en 2000, paraît subsidiaire : c’est tout simplement le rouleau compresseur libéral qui poursuit inexorablement sa marche, aplanissant sur son passage toutes les différences, surtout les privilèges de la majorité (catholique). Dans l’espace public libéral, tous sont dès lors confrontés au pluralisme. Plus personne, aucune église, aucun groupe, ne peut désormais prétendre à la vérité, cela au nom de l’égalité et du bien commun. Voilà comment s’opère la plus parfaite neutralité libérale.

La neutralité tant chérie du libéral est-elle possible? Je réponds non. Je pourrais illustrer cette affirmation par une multitude d’exemples. Je m’en contenterai de deux.

Examinons d’abord la liberté. Le libéral, en effet, opte pour une certaine conception de la liberté, alors qu’il en existe d’autres tout aussi valables. S’il était véritablement neutre, c’est-à-dire véritablement pluraliste, il accepterait ces autres conceptions, mais il n’en accepte qu’une seule. Quelles sont les autres conceptions de la liberté? Depuis Isaiah Berlin, dans son fameux essai «Deux concepts de liberté» (1958), on distingue la liberté négative de la liberté positive. La différence entre l’ancien article 41 et le nouveau issu de la loi 95 fait précisément appel à cette distinction : l’article 41 répondant à une conception positive de la liberté, alors que le nouvel article répond à la conception négative. En quoi consiste cette différence? Dans l’article 41**, il est entendu («les parents… ont le droit d’exiger…») que l’État doit mettre en place les conditions pour que s’exerce le droit à la liberté de conscience. Dans le cas de sa reformulation dans la loi 95***, le même droit doit être désormais entendu comme une protection contre tout enseignement contraire aux convictions morales et religieuses des enfants. En somme, les parents ne peuvent plus exiger de l’État qu’il mette en place (ou rétablisse) un enseignement confessionnel puisqu’alors l’État, dans un souci d’égalité et de neutralité, serait en porte-à-faux. Évidemment, en bon libéral conséquent, Leroux applaudit à la nouvelle mouture de l’article 41, car il va dans le sens de la neutralité libérale tant souhaitée. Toutefois, ce faisant, Leroux, et les libéraux comme lui, optent pour la conception négative de la liberté, rejetant du coup l’autre conception. Berlin, lui, tenait les deux conceptions de la liberté comme inconciables et irréductibles; d’où son pluralisme. Accepter une conception de la liberté pour l’autre, c’est être moniste. En somme, Leroux, qui prône le pluralisme, se contredit car, au fond, c’est un moniste qui s’ignore. Étant moniste, Leroux n’est donc pas neutre.

Autre cas. Considérons l’avortement. (Ceux et celles qui ont lu quelques pages du philosophe américain Michael Sandel (entre autres Justice, 2009, p. 251 et suiv.) me pardonneront de plagier son objection contre la pseudo neutralité libérale sur le sujet.)

Au Québec, comme ailleurs, le débat concernant l’avortement fut fort controversé. Il l’est toujours - surtout depuis que Mgr Ouellet en a rajouté récemment sur le sujet. Dans une perspective libérale, ce qui compte dans ce débat houleux, c’est de mettre entre parenthèses le problème moral et religieux afin de trouver une solution qui soit neutre au plan politique. Aussi, contournant la question de savoir si une vie humaine commence avec le fœtus (et à quel moment au juste), la solution libérale consiste à mettre entre parenthèses cette question et à faire valoir le droit égal pour les femmes, et de là, conclure que les femmes doivent être libres de choisir par elles-mêmes si elles veulent ou non avorter. Or, la stratégie libérale est trompeuse, car en adoptant la position «pro-choix», elle ne reste plus neutre sur la question morale et religieuse, car elle affirme implicitement que l’enseignement de l’Église catholique sur le sujet – à savoir que le fœtus est déjà une personne - est faux. En effet, si l’Église a raison, alors l’avortement est l’équivalent d’un infanticide, et les libéraux doivent alors nous expliquer pourquoi la liberté de choix a préséance sur le droit à la vie et justifie que, chaque année, des milliers de futurs citoyens sont ainsi tués. Ce qui précède n’est pas un argument «pro-vie», mais une objection démasquant la soi-disante neutralité libérale.

Comme je le disais, je pourrais multiplier les exemples (pour d’autres cas, consulter ce blogue ou référez-vous aux oouvrages de Michael Sandel). Mon second exemple révèle la fourberie de la pensée  libérale puisque, sous couvert de neutralité, le libéral prend implicitement position.

Dans l’espace public libéral, en effet, toutes les morales et toutes les religions sont traitées sur un même pied, en vertu du principe d’égalité. Toutes sont alors dépouillées de leur prétention à la vérité. C’est «le fait du pluralisme raisonnable», pour reprendre l’expression de John Rawls, à laquelle Leroux souscrit sans l’avouer. C’est d’ailleurs pourquoi on accuse avec raison ce pluralisme d’être une forme déguisée de relativisme. Les morales et les religions sont aussi (ou tout aussi peu) valables les unes que les autres. Une fois dépouillée de leur vérité, sans se prononcer apparemment sur la vérité ou la fausseté de la question morale ou religieuse en litige, le libéral prend tout même implicitement position. Il faudrait désormais faire figurer le mode de pensée libérale parmi la liste des sophismes.

Georges Leroux a parfaitement raison d’écrire que c’est «sur la base d’une accusation de ‘relativisme’ que ces parents attaquent, au nom de la liberté religieuse et la liberté de conscience, la nouvelle formulation de l’article 41.» (p. 204) On les comprend que trop bien, car l’éducation libérale les coince dans un piège à cons où la «vérité» de leur croyance est subrepticement mise entre parenthèses afin de recevoir une solution politiquement acceptable – «raisonnable», comme dirait Rawls. L’éducation libérale, en effet, n’a que faire d’une foi religieuse dont la vérité est fondée sur la Révélation. Ce n’est pas la vérité qui intéresse l’éducation libérale mais le respect du droit à la liberté de conscience. C’est d’ailleurs là en quoi consiste la finalité de l’éducation morale et religieuse libérale. ECR n'a pas d'autre finalité.

Comme aimait dire Voltaire, dans le mot célèbre qu'on lui attribue: je ne crois pas un mot de ce que vous dites, mais je ferai tout en mon pouvoir pour que vous puissiez l'exprimer. C'est la profession de foi libérale. À strictement parler, le libéral fait voeu de respecter la liberté de conscience de chacun, pas leurs croyances. Il ne respecte pas la religion, mais le choix de la personne en matière de religion. En effet, pour le libéral, la capacité de choisir définit ce qu'est la personne humaine. C'est pourquoi le libéral pense que la croyance du croyant est fausse; au mieux, que la valeur de vérité de la croyance du croyant doit être mise entre parenthèses. Au contraire, la vérité de sa croyance est centrale pour le croyant car, sans elle, la croyance perd tout intérêt. C'est comme dire je crois en la souveraineté du Québec mais jamais le Québec ne sera souverain; ou encore, je crois en la résurrection après la mort, mais ce n'est qu'une croyance parmi d'autres tout aussi (ou peu) valables les unes que les autres. Comme disent les philosophes analytiques,  croire que p implique que je crois que p est vrai. Étranglé par le souci de neutralité, le libéral occulte cette vérité logique élémentaire.

Au fond, ce que la CLÉ réclame, c’est le respect de la liberté de conscience au nom de la vérité. Il ne saurait en effet y avoir de liberté sans d’abord établir la vérité. Comme disait je ne sais plus qui, la vérité rend libre. Pas de liberté sans vérité. C’est un truisme. Mais pour connaître la vérité, il faut du courage, car la vérité est exigeante. Au fond, c'est une éducation à la vertu (au courage, en particulier) qui est nécessaire. Sur ce point capital, l’éducation libérale n’y prépare absolument pas. La CLÉ a donc des raisons impérieuses de contester ECR et de vouloir s'y soustraire. Qui souhaiterait, en effet, prendre part à un dîner de cons?
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* in Le sens de la liberté, Actes du colloque tenu dans le cadre des Vingt et unièmes Entretiens du Centre Jacques Cartier, sous la direction de Josiane Boulad-Ayoub et Peter Leuprecht, PUL, 2009, p. 189-208. Le titre de l’intervention de Leroux portait aussi comme titre «La déconfessionnalisation scolaire au Québec et l’article 41 de la Charte des droits et libertés».

** «Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leur convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et l’intérêt de ceux-ci.» Cité dans Leroux, p. 194.

***«Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d’exiger que, dans les établissements d’enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi.» Cité dans Leroux p. 194. On trouvera un complément d'informations sur l'historique d'ECR chez Guy Durand, Le cours d'ECR. Au-delà des apparences, Guérin, 2009, p. 55 et suiv.

6 commentaires:

  1. Bonjour,
    Permettez-moi de ne pas partager votre point de vue à propos de l’éducation libérale.

    A propos de la vérité.
    Ce n’est pas « au nom de l’égalité et du bien commun » que « plus personne, aucune église, aucun groupe, ne peut désormais prétendre à la vérité ».
    C’est parce que « LA Vérité » (comme vous auriez dû l’écrire), différente dans chaque religion, est à l’origine de toutes les intolérances et largement responsable de la plupart des violences et des guerres, tant passées que présentes.
    La « vérité », au contraire, ne peut qu’être personnelle, partielle et provisoire, forgée par chacun à partir de celle, tout aussi relative, des autres.

    Du moins si l’on estime que l’être humain n’a plus à être soumis à un dieu, à son prophète et à un livre « sacré » (apocryphe et manipulé au cours des siècles), et qu’il a le droit de bénéficier d’un système éducatif lui permettant de choisir, en connaissance de cause, de croire OU de ne pas croire.
    Or le cours d’ECR occulte pratiquement les options laïques, par définition non aliénantes, et privilégie hypocritement le catholicisme par rapport aux autres religions, étudiées avec trop de détails.

    A propos de l’avortement.
    Ce n’est pas l’obéissance à un « commandement » (par définition imposé) qui doit être privilégié, mais la qualité de la vie du futur enfant et de ses parents. Un embryon de quelques semaines n’est pas plus « humain » qu’un ovule ou un spermatozoïde. La neutralité, dans ce cas, consisterait à permettre un choix qui ne soit pas influencé unilatéralement par une croyance religieuse, mais aussi par une vision laïque et humaniste.

    A propos de la liberté de choix des parents.
    Vouloir donner à ses enfants une éducation religieuse est certes un droit légitime et constitutionnel, mais, à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, la foi, au lieu d’être imposée comme suite logique et traditionnelle du baptême, ne devrait-elle pas être choisie, le plus tard et le plus librement possible, en connaissance de cause ? Par simple honnêteté intellectuelle.

    La religion est une affaire privée qui n’a rien à faire à l’école, si ce n’est au cours d’histoire ou de philosophie. Et ce n’est pas aux parents de décider du choix des programmes, mais bien à l’Etat qui est responsable de l’émancipation et de l’épanouissement de tous. L'intérêt supérieur de l’enfant est en effet prioritaire par rapport aux droits traditionnels des parents. Ils ont eu des années pour s’adapter à l’évolution des idées et des mentalités.
    Seul un enseignement pluraliste pourrait compenser leur influence affective, certes sincère, légitime et constitutionnelle, mais unilatérale (qu’ils soient d'ailleurs croyants ou non). Cela réduirait aussi l’influence des inégalités intellectuelles inhérentes aux différences de niveau socioculturel des familles.

    A propos de la liberté de conscience et de religion.
    A mes yeux, n’en déplaise à certains, la foi ne résulte pas d’un choix vraiment libre. Actuellement, en effet, « la liberté constitutionnelle de conscience et de religion» me paraît plus théorique et symbolique qu’effective, parce que l'émergence de la liberté de croire ou de ne pas croire est généralement compromise, à des degrés divers.
    D’abord par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale précoce, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents (influence légitime mais unilatérale et communautariste).
    Ensuite par l’influence d’un milieu éducatif croyant occultant toute alternative humaniste non aliénante. L’éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à 99,99 %, la soumission y étant totale.

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  2. Suite de mon commentaire.
    Une autre approche du phénomène religieux.
    Déjà en 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, avait constaté qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît pas spontanément, et aussi que la religiosité à l’âge adulte en dépend.

    Les neurosciences tendent, me semble-t-il, à confirmer l'imprégnation neuronale de la sensibilité et du sentiment religieux : des neurophysiologistes ont constaté que les amygdales (du cerveau émotionnel) sont déjà capables de stocker des souvenirs inconscients, et donc les comportements religieux, puis les inquiétudes métaphysiques des parents, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur. L’IRM fonctionnelle suggère que le cerveau rationnel, le cortex préfrontal et donc aussi bien l’esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent inconsciemment anesthésiés, à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins en matière de foi.


    A propos de la neutralité dans l’enseignement.
    Une saine conception de la neutralité politique et philosophique, du moins à mes yeux, devrait consister non seulement à ne favoriser aucune conviction philosophique ou religieuse, mais aussi à permettre concrètement aux jeunes de choisir l’une d’elles à l’âge adulte. Cela ne me paraît possible qu’à la condition d’organiser enfin un système éducatif pluraliste proposant à tous les jeunes une information minimale, non prosélyte, progressive, adaptée à l’entendement de chaque âge et aussi objective que possible.

    Cela leur ferait découvrir :
    - d’une part, le « fait religieux », qui fait partie de la culture générale (les différentes options religieuses, mais en les laissant découvrir à leur rythme ce que toutes les religions ont hélas un commun, à des degrés divers : la soumission à un dieu et à un livre « sacré »), le déisme, ...,
    - ET d’autre part, le « fait laïque » (les différentes options laïques que sont l’agnosticisme, l’incroyance et l’athéisme, et ce qu’elles ont en commun : le libre examen, l’esprit critique à tous égards, la liberté de pensée, l’autonomie de la conscience, la liberté individuelle, l’acceptation de la différence enrichissante de l’autre (si elle n'est pas fondamentaliste), la morale laïque, la spiritualité laïque, évidemment occultés dans l’enseignement confessionnel, en bref, l’humanisme laïque.

    A propos des valeurs morales.
    Le bien et le mal n'existent pas dans la nature. Ce sont, selon moi, des constructions de l'esprit. Le « bien », à mes yeux d’athée, c’est ce qui est favorable à l’épanouissement de l’individu et de l’espèce, et inversement pour le « mal ».Ce qui par contre est un fait, c'est que, comme tous les autres mammifères, l'être humain, en présence d'un danger ou d'une menace, est d'abord régi par son cerveau "reptilien" qui l'incite à la fuite, ou à l'agression (ou à l'inhibition s'il "fait le mort"). Nous possédons toujours ce cerveau primitif, même s'il est compensé par le cerveau émotionnel et par le cerveau rationnel, heureusement en interaction constante, mais en équilibre instable …

    Si l’on excepte l’influence de certaines tumeurs cérébrales et celle de carences éducatives non récupérées, voire de violences parentales, et si l’on se place dans une approche génétique et neurophysiologique, l'animal humain, placé dans un certain contexte éducatif, culturel, affectif, hormonal, ..., a fortiori s'il a été endoctriné, reste virtuellement capable de haine et de violence.

    Mais ce ne sont là que mes propres conceptions, que je ne prétends évidemment pas être pertinentes.
    Puissent-elles susciter commentaires et critiques. Merci d’avance.


    Michel THYS à Waterloo, en Belgique.
    http://michel.thys.over-blog.org

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  3. J'abonde dans le sens de Michel Thys. Notre accord ne fait pas de notre opinion une vérité, mais les raisons qu'il donne et les faits qu'il rapporte font que la position que nous partageons vaut bien les révélations qui varient d'une religion à l'autre, d'une époque à l'autre et d'une interprétation à l'autre. D'ailleurs, Dieu m'a dit hier soir de ne pas me fier à tout ce charabia et de penser par moi-même.

    Les cours d'ÉCR sont un retour agressif contre la «déconfessionnalisation» de l'école, c'est-à-dire la laïcité, pour continuer à laver le cerveau des enfants avec ces histoires antiques.
    Pécaïre des philosophes anglais et américains cités dans cette cause, je préfère Condorcet écrivant : «La puissance publique n'a pas le droit de lier l'enseignement de la morale à celui de la religion.»

    Cette «revanche de Dieu» qu'est l'intégrisme rencontrera plus de résistance aujourd'hui au Québec que l'ultramontanisme n'en rencontra jadis. Tant mieux si Dieu vous a révélé des choses. Nous en connaissons d'autres et, absolu pour absolu, je préfère celui qui effrayait Pascal; au moins il est silencieux.

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  4. Michel Thys donne raison aux libéraux concernant la vérité: mettons la vérité entre parenthèse et acceptons le pluralisme. Qui, en effet, peut prétendre à la vérité? Seuls les fanatiques; donc, soyons tolérants. Le débat porte bien sur la vérité, et non sur le droit à la liberté de conscience comme le souhaite le libéral.

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  5. Je disais souvent à mes aimables collègues professeurs de philosophie que de découvrir la vérité est un accident de travail. Même en science, la vérité est soumise à la majorité des savants mais il suffit d'une seule démonstration contradictoire pour qu'elle s'effondre. Bref, il n'y a pas vérité ou absence de vérité; dans les deux cas on prétend être dans le vrai. Nuance et tolérance ne sont ni synonymes ni contradictoires.

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  6. Je viens seulement de lire les trois commentaires, en réponse au mien du 15 août 2010.
    Nous sommes bien d'accord : la "vérité"(j'insiste sur les guillemets) n'est jamais que personnelle, partielle et donc provisoire, au contact de celle des autres.
    Les religions, par leur prétention de détenir chacune "LA Vérité" absolue, d'ailleurs différente dans chacune, sont à l'origine de l'intolérance et de la plupart des guerres.

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