D’abord, il faut comprendre que cette section du Devoir – Lettres - permet des coups de gueules. C’en était un bien frappé. Nul doute qu’un des mes étudiants en philosophie me réprimanderait en me reprochant d’avoir mis quantité de sophismes. C’est vrai. Il est par exemple faux de prétendre que les 100 000 spectateurs étaient tous des Elvis Gratton. Voilà bien un sophisme dit de la généralisation hâtive. D’accord. Par ailleurs, on peut très bien exulter à l’écoute de la musique heavy-métal comme Metallica sait le faire comme pareil à nul autre, et flipper sur un chanteur ou un groupe québécois. D’accord. Donc, on peut être à la fois «métallicien» et bon Québécois, voire même Québécois indépendantiste. Mon étudiant me dirait que j’enferme le lecteur dans un sophisme, cette fois-ci, celui du faux-dilemme. Bravo. Dix sur dix.
Cela admis, reste la question de fond que soulève ma lettre, la question identitaire. La question philosophique par excellence «Qui suis-je?», vieille comme le monde, se pose avec une acuité toute particulière au Québec. Il n’y a rien d’aisé là-dessus pour les Québécois à la différence des Américains ou des Français. Elvis Gratton, comme tous les Québécois, patine sur la bottine lorsque vient le temps de dire qui il est au plan de son identité nationale. Je répèterai la citation:« «Moé, chus un Canadien québécois. Un Français, Canadien-français. Un Amaricain du Nord français. Un francophône, Québécois canadien. Un Québécois d’expression française, française», etc.
On conviendra que Gratton éprouve une mal infini à dire qui il est. Au fond, il ne le sait pas. Sur ce point, nous, les Québécois, nous sommes coincés comme lui. Nous sommes perplexes devant qui nous sommes. Et pour une vaste majorité d’entre nous, cette question identitaire lancinante qui nous taraude depuis des lustres, exaspère tant que nous voulons impérativement passer à autre chose et vivre, point à la ligne, sans se poser de question qui, au fond, n’ont pas de réponse - comme le disent mes étudiants face aux questions philosophiques. Ainsi, il faut refuser carrément d’évoquer la question identitaire qui, au fond, est parfaitement futile. Du moins, c’est ce que nous croyons. Mais, au Québec, tout commence avec un Q et fini par un bec, comme le chante si bien Charlebois, c’est-à-dire, que nous le voulions ou non, la question identitaire nous rattrapera tout au tard. Dans la mesure où l’on prétend être toujours Québécois, malgré notre engouement pour tout ce qui est autre que Québécois.
La condition du Québécois n’est pas facile. Bon nombre, tel Elvis Gratton, font tout pour fuir cette condition inconfortable et ennuyeuse à la longue. Il y avait certainement bon nombre de spectateurs sur les Plaines d’Abraham et ailleurs qui, devant la puissante machine de Metallica, souhaitent vivement oublier qu’ils sont Québécois et ne plus revenir sur le sujet. Voilà, je crois, le propos de ma lettre moins le coup de gueule.
Cela admis, reste la question de fond que soulève ma lettre, la question identitaire. La question philosophique par excellence «Qui suis-je?», vieille comme le monde, se pose avec une acuité toute particulière au Québec. Il n’y a rien d’aisé là-dessus pour les Québécois à la différence des Américains ou des Français. Elvis Gratton, comme tous les Québécois, patine sur la bottine lorsque vient le temps de dire qui il est au plan de son identité nationale. Je répèterai la citation:« «Moé, chus un Canadien québécois. Un Français, Canadien-français. Un Amaricain du Nord français. Un francophône, Québécois canadien. Un Québécois d’expression française, française», etc.
On conviendra que Gratton éprouve une mal infini à dire qui il est. Au fond, il ne le sait pas. Sur ce point, nous, les Québécois, nous sommes coincés comme lui. Nous sommes perplexes devant qui nous sommes. Et pour une vaste majorité d’entre nous, cette question identitaire lancinante qui nous taraude depuis des lustres, exaspère tant que nous voulons impérativement passer à autre chose et vivre, point à la ligne, sans se poser de question qui, au fond, n’ont pas de réponse - comme le disent mes étudiants face aux questions philosophiques. Ainsi, il faut refuser carrément d’évoquer la question identitaire qui, au fond, est parfaitement futile. Du moins, c’est ce que nous croyons. Mais, au Québec, tout commence avec un Q et fini par un bec, comme le chante si bien Charlebois, c’est-à-dire, que nous le voulions ou non, la question identitaire nous rattrapera tout au tard. Dans la mesure où l’on prétend être toujours Québécois, malgré notre engouement pour tout ce qui est autre que Québécois.
La condition du Québécois n’est pas facile. Bon nombre, tel Elvis Gratton, font tout pour fuir cette condition inconfortable et ennuyeuse à la longue. Il y avait certainement bon nombre de spectateurs sur les Plaines d’Abraham et ailleurs qui, devant la puissante machine de Metallica, souhaitent vivement oublier qu’ils sont Québécois et ne plus revenir sur le sujet. Voilà, je crois, le propos de ma lettre moins le coup de gueule.
La question identitaire doit-elle se décliner en identité nationale? L'identité n'est-elle d'assumer ses choix, ses goûts, sans nécessité le recours à des référents pseudo-nationalistes, de repli sur soi? Il est certes vrai, qu'en tant qu'immigrant (francophone... mais non français), je n'ai pas à souffrir de la quête de sens du terme Québécois, à me lamenter en regardant mon nombril et penser que le monde tourne autour de moi, tout comme Aristote défendait le géocentrisme et a été un frein au dépassement d'idées ethnocentriste.
RépondreSupprimerJe n'ai pas besoin d'un référent géographique pour me définir. Ce sont mes choix de vies, mes intérêts, mes coups de coeur et de geules qui me définissent, et non des frontières arbitraires ou le besoin d'identification à un groupe artificiel. Et j'en suis heureux, car elle est bien pauvre une identité basée le mépris de ceux qui pensent différemment. Et tant pis si dès lors, je ne serai jamais un bon Québécois. Je ne serai que moi-même.