Le collège du Vieux Montréal m'informe qu'il vient d'adopter une «nouvelle signature», dont le slogan est : «ouvert d'esprit». Voici ma réaction.
Permettez-moi de vous dire que la «nouvelle signature» du collège me consterne.
Vous avez décidé de notre «signature» sur la base du prêt-à-penser qui circule dans le collège lequel fait partie d'une société déjà trop tolérante. Comme toujours, vous vous êtes écrasés devant l'opinion - la doxa, dirait Platon - qui a le vent dans les voiles et qui a presque force de loi. Jamais vous n'auriez osé brandir un rappel à l'ordre, du genre «Sois responsable!» Pourtant, comme cela aurait été opportun et bénéfique après le fameux conflit étudiant qui a laissé tant de profondes cicatrices dans tout le collège! Mais, tout cela, direz-vous, est derrière nous; regardons par en avant! Je comprends que vous même n'étant pas responsables, il serait incongru de l'exiger des étudiants. Pour le reste, je vous renvoie au fameux livre d’Allan Bloom, L’âme désarmée. Essai sur le déclin de la culture générale, (traduction française de The Closing of the Amercan Mind (1987)). Le premier chapitre, La grande vertu de notre époque, traite justement de la fameuse «ouverture d'esprit» qui n'est justement pas une vertu, mais un vice crasse. Le professeur de philosophie que je suis doit précisément lutter contre le vice consistant à ne plus croire en la vérité. Car l'effet pervers de «l'ouverture de l'esprit», c'est la complaisance dans le nihilisme.
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